26 juillet, Mycènes

Première excursion historique de notre séjour  en ce jeudi 26 juillet. A moins de 30 km au nord de Nauplie, le site de Mycènes. On part évidemment trop tard, au delà de 10h30, ce qui va nous assurer une promenade vraiment bien ensoleillée et un minimum de 35° à l'ombre.  En vieux habitués de la Grèce et des réveils tardifs, nous avons emporté une bouteille d'un litre et demi d'eau qui sera bien entendue toute bue.

L'ombre, nous allons la trouver dès la première étape de la visite. Car moins d'un kilomètre avant l'acropole mycénienne proprement dite, on trouve un petit parking pour visiter le "Trésor d'Atrée". C'est une tombe à "tholos" typiques des dignitaires mycéniens, monumentale, en forme de ruche, précédée d'un corridor à ciel ouvert. La coupole de la chambre funéraire s'élève à 14 mètres, et le linteau de la porte pèse 120 tonnes, d'où une ouverture triangulaire juste au dessus pour alléger un peu le poids supporté par les murs. Comment les constructeurs s'y sont-ils pris pour manipuler de telles énormités en 1600 avant JC ? Personne ne sait. C'est la plus belle des neuf "tholos" trouvées à Mycènes. Les autres, dans le site principal, sont attribuées à Agamemnon, Clytemnestre, Egisthe, héros homériques sans existence historique prouvée. Mais l'archéologue allemand Heinrich Schliemann, principal "fouilleur" du site à la fin du 19ème siècle, ne se souciait pas de tels détails. Agamemnon, ça fait vendre.

Ensuite, direction le site principal avec son grand parking en plein soleil où tout le monde se gare un peu n'importe comment, à la grecque. Bien réfléchir à l'emplacement pour ne pas se retrouver coincé ensuite par la voiture d'un quidam je-m'en-foutiste. En sortant de la voiture, drame personnel : la sangle de mon splendide réflex Nikon d'anniversaire, reçu une semaine plus tôt et utilisé seulement trois jours durant, se défait côté droit du boîtier, puis côté gauche, tout choit bêtement sur le sol de terre battue, l'objectif se décroche... Bref, la cata sur toute la ligne, impossible désormais de prendre la moindre photo. Consternation. Certes il restera le petit compact de Nelly pour alimenter, entre autres, ce blog.

La viste de l'acropole de Mycènes est quand même un grand moment. Ne serait-ce que parce que ces murs cyclopéens, la fameuse Porte des Lionnes présente dans tous les bouquins d'école sur l'Antiquité, les tombes à tholos, etc... précèdent le Parthénon et tous les monuments de la Grèce antique classique d'un bon millier d'années. On parle du 16ème siècle avant J-C, et d'un effondrement de cette civilisation mycénienne vers - 1100. Hormis la Porte des Lionnes, il faut tout de même pas mal d'imagination pour reconstituer palais et édifices publics de cette acropole, et rien ne reste des habitations. Prévenus par notre logeuse de Nauplie, nous avons emporté une lampe de poche pour entrer dans ce qui était la citerne alimentant en haut toute la ville, à l'extremité du site. On descend par un escalier en colimaçon creusé dans la roche, plusieurs dizaines de marches, de l'eau suinte des murs et on arrive au réservoir plus ou moins plein selon les saisons. Une jeune américaine d'origine asiatique nous a profité de notre éclairage pour nous suivre, pas très rassurée, mais a cependant conclu que c'était "amazing".

On termine par le musée, évidemment climatisé, pour en savoir plus sur cette civilisation mycénienne et ses étonnantes relations avec deux autres civilisations disparues, la civilisation minoenne en Crète et la civilisation cycladique. Les mycéniens ont eu des relations et commercé avec tout le bassin méditerranéen, mais aussi, peut-être indirectement avec des pays aussi lointains que ce qui est aujourd'hui  l'Iran ou le Pakistan. Une civilisation très riche, très florissante, créatrice d'objets magnifiques (notamment des bijoux), avec une société apparemment très structurée, et tout cela s'est effondré sans que l'on sache exactement pourquoi.

Sur ces considérations... considérables, nous achevons ces trois grandes heures de visite sous un soleil de plomb. Direction déjeuner tardif, sieste, plage. et dîner en terrasse dans la vieille ville de Nauplie chez Vassilis et ses dolmades farcies à la viande (j'écrirai plus tard un message spécial restos et plats grecs, mais il y a quelques liens dans la colonne de droite, section "manger!").